Rungis dimanche 03 novembre 2024, aux aurores pour un dimanche (foutue grasse mat !). John nous raconte sa journée d’exercices, d’apprentissage et de réussite à dompter sa Tracer 900. 

La journée commence par les embrassades habituelles, sur le Centre d’Examen de Rungis. Après quelques cafés, un échauffement en forme de carrousel permet à chacun d’expérimenter sur sa machine les positions les plus originales de la vie quotidienne.

Après l’arrivée discrète de certains, la journée s’organise en 4 ateliers successifs. 

1) Point de patinage en ligne droite & slalom

L’atelier commence par un rappel sur la position (verrouillé du bas, relâché du haut) et les 6 points d’appui :

  • pieds : pointes collées à la moto, partie la plus large sur le cale-pied 
  • genoux : serrés comme une pince sur le réservoir, pour faire corps avec la machine
  • mains : elles doivent accompagner le mouvement de la moto et du guidon, sans crispation ; pour les exercices du jour, garder bcp de souplesse lors du braquage pour maintenir régime moteur et embrayage constants.

Point de patinage

Se mettre en 1ère, entre 2 et 3000 tr/min selon les machines, et relâcher progressivement l’embrayage. Quand la moto part, bloquer avec le frein arrière.

Pour avancer, on garde gaz et embrayage constants (ne pas pomper), et on gère la vitesse uniquement au frein arrière. A vitesse lente, on ne touche pas au frein avant !

En ligne droite

Porter le regard au loin, se détendre, régime constant. 

Quand on est à l’aise, on essaie d’aller le plus lentement possible, en mettant plus de frein arrière.

En slalom serré

Ici, il faut anticiper en ne regardant pas le cône que l’on évite, mais le suivant.

Bien garder du gaz, et même en mettre un peu plus quand ça monte car il y a un léger devers.

Ne pas se crisper sur le guidon, mais l’accompagner, verrouiller le bas et respirer !

2/ Huit & trèfle

Toujours au point de patinage, on va cette fois faire des boucles un peu plus larges, ce qui nécessite de regarder où l’on va, le plus loin possible sur le côté (derrière même), en déverrouillant tête, épaules et bras.

On commence par des Huit entre 2 cônes : bien laisse reculer le coude intérieur, collé au corps, sans le crisper ; bras extérieur tendu. Mettre des gaz et engager la moto vers l’intérieur (et non se pencher vers l’extérieur en laissant la moto droite).

Une fois à l’aise, on peut attaquer le trèfle, qui consiste à enchainer des 8 entre le cône central et 4 cônes périphériques.

Après un traditionnel combo burger-café-blagues&annecdotes du midi, on reprend avec les 2 ateliers restant.

3/ Lacets

Il s’agit d’un slalom large, que l’on peut aborder avec difficulté croissante : 

  • Mise en jambe : slalom classique, allure modérée. Importance du regard porté où l’on va.
  • On effectue maintenant une boucle autour de chaque cône, en le prenant par l’intérieur. Ça revient à un trèfle éclaté. 

Bien gérer la mobilité du haut du corps (regard, tête, épaule & coude intérieurs).

  • Si on est à l’aise, on peut passer en dynamique : relâcher complètement le frein sur la partie droite, engager le virage, ralentir (frein arrière) pour tourner.

On peut aller aussi vite que l’on est à l’aise

4/ Snowman & les boucles infinies

Après un récap détaillé sur la position, les 6 points d’appui, l’allure au point de patinage (accélérateur et embrayage figés, allure gérée uniquement au pied), un point sur les 3 positions en virage :

le corps peut être placé dans le plan vertical de la moto (position neutre), à l’extérieur, ou bien à l’intérieur. Cette dernière position (classiquement adoptée par les pilotes sur circuit) n’est pas adaptée aux manœuvres à vitesse lente.

Snowman = enchainement de 4 cercles de diamètre décroissant, de 9 à 6 m.

Fixer le cône central, bien mettre du gaz, pousser sur les points d’appui pour pencher la moto.

Pierre t’accompagne sur le parcours, prêt à la parade, te guide et te lance comme annoncé un « Vas-y ! » au moment opportun. 

En fait, vu que les cercles se resserrent, il y a forcément un moment, quelle que soit ton aisance, où ça devient plus compliqué : pour tourner plus, il faut engager la machine, la pencher. Le but de l’exercice est de te faire sentir ce moment, te faire comprendre que c’est le seul moyen pour tourner plus, et surtout que tu as de la marge : ce n’est pas parce que tu sens la moto plonger que tu vas tomber.

On finit la journée par les boucles : 4 cônes, on fait des boucles successives autour des 2 1ers, des 3 1ers, des 4 1ers, par la gauche, puis par la droite.

D’abord à allure lente, puis en dynamique, aussi vite que tu le veux (ou le peux).

Bilan

Une des journées les plus formatrices de l’année, qui te permet de lever les verrous que tu as à allure lente.

Perso j’ai commencé la mania lente l’année dernière et j’étais plutôt à l’aise en fin de saison. Beaucoup moins depuis changement de moto cet été : plus grosse, plus lourde, plus puissante (plus chère aussi :).. autant de raisons de ne pas vouloir la pousser dans ses limites, le risque étant de les trouver.. 

Mais sur une journée formation comme celle-là, tu fais des boucles de toutes les formes, serrées ou larges, lentement ou avec le plus de dynamique possible. Tu es entouré de formateurs expérimentés qui te font travailler sur tes blocages spécifiques, t’aident à repousser tes limites à toi et en fonction de ta machine, sans jamais les dépasser, en toute confiance et sécurité.

Résultat : des progrès spectaculaires !

Merci à tous ! John

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