Le titre de ce CPM me fait penser au film « Stupeur et tremblement » que je recommande à ceux qui ne l’ont pas vu. C’est l’histoire d’une jeune belge qui tente de faire carrière au Japon. Rien à voir me direz vous ? Pas si sûr, car en effet la perspective d’aller enchainer des virages dans la forêt de Fontainebleau au sortir d’un très long hiver a pu provoquer cette réaction chez certains d’entre-nous. Mais que nenni, que des c*****us dans ce millésime.

Malgré la température légèrement négative, nous nous sommes donc retrouvés comme prévu vers 9:30 à la station essence du Carrefour de Villabé. Quelques uns manquaient à l’appel, et pas seulement des « apprentis » …

Autour du désormais fameux café Raymond – vieilli en thermos – et de quelques gâteaux toujours bienvenus, les discussions vont bon train.  Thomas fait l’état des lieux des forces en présence et décide que le CPM pourra se dérouler.

Il introduit le sujet (pas de méprise, le sujet c’est l’effet gyroscopique !) à l’aide d’une toupie ad-hoc.

Ceci permet à chacun de comprendre que cet effet, produit par la rotation des roues à partir d’une certaine vitesse (au moins 30 km/h), stabilise la moto en direction. C’est tout bénéfice en ligne droite. Mais pour changer de direction, il va donc falloir contrer cet effet avec les moyens du bord. Et là on parle de vous … vu ?

Bon, Thomas partage le groupe d’une trentaine de personnes en 3 sous-groupe. Le plus rapide ne peut en l’état des présents incomber qu’au fougueux Raymond d’autant qu’il chevauche une magnifique  Fazer 1000 rouge métallisée que l’on croirait sortie du concessionnaire la veille. Si tôt dit si tôt fait. Le groupe des « rapides » auquel je me joins part en direction du spot d’Achères sur  Arbonne. C’est l’occasion d’une petite révision de la conduite en groupe, en quinconce avec moult retours sur une seule file car les cyclistes et les courses sont de sortie. Le train est soutenu, en clair Raymond ne se traine pas ce que vous savez … Pourtant il pense un instant le contraire quand il découvre dans ses rétros que son sous-groupe aurait été rattrapé par le suivant …

Arbonne 2013

A l’arrivée nous découvrons un parking crayeux en cours de dégel qui pourri rapidement les plus belles machines. Nous réalisons que notre sous-groupe était finalement plus nombreux que prévu dans le calcul de Thomas. Les deux autres sous-groupes arrivent à leur tour. Nous ressentons le froid mais le soleil commence à apparaître au-dessus des arbres. La journée promet d’être belle. Nouveaux petits grignotages.

Thomas installe son tableau pliant « home made » en l’accrochant avec un tendeur dans un arbre. Que de ressources cet homme ! Il bat le rappel et commence son brief.

Les trajectoires de sécurité

Les trajectoires de sécurité enseignées par la CASIM sont celles qu’utilisent tous les corps motocyclistes de l’état. Comme leur nom l’indique, elle privilégie la sécurité à tout autre critère et notamment à celui de la vitesse. Elle est la seule à utiliser sur route. Elle permet en outre, quand elle est bien assimilée, de pouvoir enchainer de manière très fluide plusieurs virages successifs qui deviennent alors un vrai plaisir de la conduite.

Rappel de la position sur la moto

 Il existe trois type de position du motard sur sa moto en virage :

Le déhanché intérieur, à réserver pour la piste, où les situations de mauvaise surprise où le déhanchement peut permettre de ramener la moto vers l’intérieur

Le déhanché extérieur, à réserver pour les exercices de maniabilité

Le « classique », à privilégier sur route et le seul recommandé par les CASIM

La formule magique : Entrer Découvrir Solliciter Reprendre  (EDSR)

 Cette formule décrit la séquence à suivre pour gérer correctement sa trajectoire.

 Virage à gauche :

  •  Entrer :

On se place pour avoir la visibilité maximale du virage, c’est à dire à l’extérieur du virage, on évalue la vitesse avec laquelle on pourra passer le virage en sécurité, ce qui peut nécessiter de freiner, de rentrer un ou deux rapports.

  • Découvrir :

A vitesse constante, on vire en restant au large en conservant un « coussin de sécurité » de 30 à 50 cm avec le bord extérieur en tournant bien la tête et les épaules pour découvrir où est la sortie. Ce mouvement très important n’est pas naturel. Il faut le travailler d’autant qu’il aide prendre la bonne trajectoire.

  • Solliciter :

La sortie étant identifiée, la sollicitation consiste à engager nettement la moto vers l’intérieur. La position de la moto ne doit pas faire qu’avec l’angle pris, une partie de la moto ou du motard franchisse l’aplomb de la ligne médiane.

  • Reprendre :

En sortie, on reviendra progressivement reprendre sa position extérieure, en redressant sa moto et revenant à une vitesse adaptée.  Une reprise de position extérieure prédispose pour un éventuelle autre virage à gauche.

 

Virage à droite :

  •  Entrer :

 On se place pour avoir la visibilité maximale du virage, c’est à dire à côté de la ligne médiane, on évalue la vitesse avec laquelle on pourra passer le virage en sécurité, ce qui peut nécessiter de freiner, de rentrer un ou deux rapports.

  •  Découvrir :

A vitesse constante, on vire en restant au large en conservant un « coussin de sécurité » de 30 à 50 cm avec la ligne médiane en tournant bien la tête et les épaules pour découvrir où est la sortie. Ce mouvement très important n’est pas naturel. Il faut le travailler d’autant qu’il aide prendre la bonne trajectoire.

  • Solliciter :

 La sortie étant identifiée, la sollicitation consiste à engager nettement la moto vers l’extérieur.

  •  Reprendre :

 En sortie, on maintiendra sa position en accélérant pour retrouver la vitesse adaptée.

 

Tout étant dit, Thomas nous indique que chaque encadrant va prendre tout à tour 2 apprentis en charge et leur montrer les bonnes trajectoires dans la série des 17 virages du spot d’Achères.

Au retour, il les suivra pour observer leurs trajectoires puis débriefer au parking. Ce sera long et il invite ceux qui le souhaite à s’exercer eux-même en attendant leur tour.

Une seule consigne : pas de prise de risque.

Ces exercices se dérouleront jusqu’à 12:30 environ, avec application, dans bonne humeur et sous un soleil vaillant.

A cette heure, les estomacs se réveillent et nous partons pour Nemours en sous-groupes ordonnés. Nous découvrons le restaurant Grillpiz dont les couleurs si décriées n’ont fait vomir personne. Le menu à 20 euros est correct, l’ambiance est plutôt calme. A la fin du repas certains d’entre-nous n’auraient pas boudé une petite sieste. C’est que ça fatigue ces virolos !

Vers 15:00 la horde des motards lève le siège et enfourche leurs chevaux mécaniques, direction le spot d’Episy.

Celui-ci nous a été vendu comme encore mieux que celui d’Achères, avec un bon revêtement, une route plus large, des virages rêves. D’ailleurs ceux qui nous les ont vendus avaient les yeux qui pétillaient de malice.

En approchant du site, nous nous rendons vite compte que ce premier soleil depuis des mois a jeté la moitié de la population sur les routes et dans les forêts. Des courses, des vélos, des familles, des flics, … Enfin tous ceux-là on aurait pu s’en arranger… Mais une fois sur le spot, il y avait un nid de « kékés »qui avaient semble-t-il juré d’y laisser leur peau voire celle des promeneurs ou des « bons motards ».

Thomas et ses lieutenants ont alors sonné le tocsin. « Oyez, oyez amis de la CASIM, c’est bien dommage mais on ne peut pas prendre le risque de faire nos exercices dans ces conditions ». Il nous propose de retourner à Achères où de rentrer chez nous. La plupart retournera à Achères pour travailler encore ces virages sous l’œil bienveillant de deux motards de la gendarmerie dont la présence suffisait à endiguer les ardeurs de quelques « kékés en herbe ou grisonnant ».

Ce sera l’occasion d’essayer la moto des copains, puis en fin d’après-midi, le CPM prend fin et chacun retournera « sagement  c’est promis» à la maison avec de bons souvenirs.

Pierre

 

DSC_4131

Laisser une réponse