Neuf motos et dix voyageurs se sont donc retrouvés dimanche matin sur le parking du carrefour de Pontault-Combault, balayé par un vent glacial. Tout le monde est à l’heure, Davy arrive sur son nouveau destrier, toujours fidèle au CBF de Honda mais avec 10 cl de plus dans chacun de ses quatre cylindres. On se gèle. Les nuages semblent vouloir s’écarter pour laisser filtrer des rayons de soleil prometteurs. Mais on se gèle. Le café de Muriel nous manque cruellement.

Après avoir religieusement écouté les recommandations de Félix sur les trajectoires de sécurité – déhanché intérieur obligatoire sous peine de flagellation publique, posé de genou à la corde de chaque virage – nous suivons notre leader vénéré (merci Baranne). Max et son mono ferment la marche. Après quelques kilomètres plutôt droits, les routes, du côté de Tigeaux, se font aussi tortueuses que l’esprit de JCVD et aussi défoncées que les parois nasales de Johnny.

De jolies routes il est vrai, très étroites, qui donnent souvent l’occasion à Félix de lever son index vers le ciel moutonneux, geste repris de concert par ses consciencieux suivants. « Rompez la quinconce, tous en ligne, trajectons sécuritairement » croit-on entendre sous nos casques.

Retour sur un grand axe pour une épreuve de navigation par vent latéral. Les bourrasques penchent les motos les plus légères, perturbent moins Thierry et Bruno sur le FJR. Puis nous rejoignons Coulommiers, animé par son marché dominical, pour une première pause café plus que bienvenue, après avoir bien rangé nos motos comme nos moniteurs adorés (y’avait des soldes sur le cirage) nous l’ont appris. Sous un panneau d’interdiction de stationner, certes, mais proprement.

Nous repartons revigorés par nos breuvages énergisants. La balade est sympa le long du Grand Morin, le rythme permet à tout le monde de suivre sans se cracher dans les mains. Après La Ferté Gaucher, nous retrouvons ce type de route qui finit de persuader les plus sceptiques que l’avenir est aux suspensions à grands débattements et au couple en bas.

Nous arrivons dans la jolie ville de Provins, que nous traversons pour rejoindre le Flunch, où les légumes sont à volonté, mais pas le papier toilette. L’andouillette rencontre un franc succès auprès de la troupe, comme la San Pellegrino. Ou comment ruiner des décennies de réputation de motards assoiffés de bières. Maxime se ressert abondamment en moules marinières en manifestant son inquiétude quant à leur fraîcheur. Aux dernières nouvelles, vous pouvez manger des moules Flunch en toute confiance.

Quelques litres de sans plomb versés dans les réservoirs plus tard, nous reprenons la route. Félix augmente un peu le rythme. Le road book tient toujours ses promesses. Larges courbes bien revêtues dans un premier temps, puis à nouveau les routes à trail. Nos passages en forêt perturbent la faune local, rapaces et écureuils fuyant à notre approche. Les habitants d’Echouboulains, quant à eux, ne quittent pas leur village lorsque la horde y effectue une halte. Mais les rideaux se lèvent. La résidente aux cheveux d’argent sous les fenêtres de laquelle nous sommes garés – toujours proprement – nous gratifie toutefois d’un large sourire. Qui sait, peut-être lui avons-nous rappelé d’anciens souvenirs de cuir, de chaînes et de coups de pistons saccadés.

Retour aux beaux virages, il y en a plein après Echouboulains. A Féricy, aussi. Une petite boucle autour de cette commune nous fait apprécier les talents de Remdé et de Félix pour dénicher les spots les plus confidentiels mais pas les moins intéressants. Attention cependant, le vent soutenu a jeté des branches sur la chaussée, la route est sale.

Nous traversons la Seine et contournons Fontainbleau. Nous croisons, sans surprise, d’autres groupes de motards. Les virages d’Arbonne nous permettent de réviser le CPM du 11 mars. Nouvelle halte, la dernière avant que le groupe se sépare. La plupart décident de rentrer, d’autres feront plusieurs passages dans ces fameux virages. Fin d’une excellente journée, de l’avis de tous.

Merci à tout le monde pour l’ambiance très sympa durant toute cette journée, à Félix et Maxime pour l’encadrement, à Virolo et JRoller pour le retour à Paris, à Raymond pour l’élaboration de cet itinéraire qui restera dans les mémoires et les GPS.

Fréd

ndlr : Merci à Fred pour cet excellent compte rendu.

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